La pollution atmosphérique constitue un problème majeur ayant des répercussions sur divers aspects de notre santé, tels que le système respiratoire et cardiovasculaire. Par ailleurs, il devient de plus en plus évident que cela peut aussi entraîner des effets néfastes sur notre santé visuelle.

Les recherches récentes ont mis en évidence un lien entre la pollution de l’air et des maladies oculaires telles que le glaucome, les cataractes et la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

Les effets de la pollution atmosphérique sur les yeux

Les véhicules, les usines et d’autres sources de combustibles fossiles libèrent des particules fines et des gaz toxiques dans l’atmosphère, formant ainsi la pollution atmosphérique. Ces particules fines, appelées PM2.5, ont un diamètre inférieur à 2,5 micromètres et peuvent pénétrer profondément dans les voies respiratoires et se propager dans tout le corps, y compris les yeux.

L’un des problèmes les plus courants associés à la pollution de l’air est le glaucome, une maladie neurodégénérative qui affecte le nerf optique. Le glaucome, souvent associé à une pression intraoculaire élevée, représente la deuxième cause de cécité dans le monde. Des études récentes ont montré que l’exposition à long terme à la pollution de l’air peut augmenter le risque de développer un glaucome, même chez les personnes qui n’ont pas de pression intraoculaire élevée.

Outre le glaucome, des études ont également associé la pollution atmosphérique à une augmentation du risque de développer des cataractes, une autre maladie oculaire courante chez les personnes âgées. Les cataractes se caractérisent par l’opacification progressive du cristallin, ce qui entraîne une vision floue et une sensibilité accrue à la lumière.

Enfin, la pollution de l’air peut aggraver la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une autre maladie oculaire. La DMLA est une affection dégénérative de la macula, la partie centrale de la rétine responsable de la vision centrale. Des études ont montré que l’exposition à des niveaux élevés de pollution atmosphérique peut accélérer le processus de dégénérescence maculaire et augmenter le risque de développer cette dernière.

Types de pollutions atmosphériques

  1. Particules en suspension (PM) : Ce sont de petites particules solides ou liquides présentes dans l’air, telles que la poussière, la fumée, les cendres et les particules de combustion. Elles peuvent causer des problèmes respiratoires et augmenter la mortalité.
  2. Oxydes d’azote (NOx) : Ils sont émis lors de la combustion de carburants fossiles et peuvent entraîner des problèmes respiratoires, des crises d’asthme et la formation d’autres polluants tels que l’ozone.
  3. Dioxyde de soufre (SO2) : Il est produit à partir de la combustion de combustibles fossiles et de processus industriels, causant une irritation respiratoire et des pluies acides.
  4. Composés organiques volatils (COV) : Il s’agit d’une famille diversifiée de gaz qui peuvent causer des problèmes respiratoires et olfactifs. Ils sont également des précurseurs de l’ozone, des particules secondaires et des gaz à effet de serre.

Les mécanismes sous-jacents

La pollution de l’air affecte la santé visuelle de plusieurs façons, mais les mécanismes exacts ne sont pas entièrement compris. Cependant il existe plusieurs hypothèses. L’une d’entre elles est que les particules fines présentes dans l’air peuvent pénétrer dans les yeux et provoquer une inflammation et un stress oxydatif, ce qui peut endommager les cellules de l’œil.

D’ailleurs, une autre hypothèse est que la pollution atmosphérique peut affecter la circulation sanguine dans les yeux, ce qui peut entraîner une diminution de l’apport en nutriments essentiels aux cellules oculaires et une accumulation de déchets métaboliques qui peuvent endommager les tissus.

Enfin, il a été suggéré que la pollution de l’air peut avoir un impact négatif sur le système nerveux central, y compris les nerfs optiques, entraînant une altération de la fonction visuelle.

Les preuves scientifiques

Des chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Bordeaux ont averti que la pollution atmosphérique pourrait éventuellement entraîner une perte de vision chez les individus.

En effet, l’étude Alienor parue dans le journal Environmental Resarch a suivi 683 participants français de 75 ans et plus pendant 11 ans. Lors des examens ophtalmiques bisannuels, les chercheurs ont mesuré l’épaisseur de la couche de fibres nerveuses rétiniennes (RNFL) chez les participants.

Ils ont évalué l’exposition à la pollution atmosphérique en se basant sur l’adresse de résidence des participants. L’étude a observé une corrélation entre l’exposition à la pollution de l’air et un amincissement accéléré de la couche des fibres nerveuses rétiniennes chez les personnes âgées. Cette couche, appelée RNFL, est un indicateur important de la santé du nerf optique et les professionnels l’utilisent souvent pour diagnostiquer et surveiller le glaucome. 

D’autres études menées en Chine, à Taiwan et en Corée du Nord ont également trouvé des liens entre la pollution de l’air et des maladies oculaires. Ces études ont révélé que les personnes vivant dans des zones avec des niveaux élevés de pollution de l’air étaient plus susceptibles de développer ces maladies.

Pollution urbaine
© HypeTrendy

Prévention et protection

Malgré les preuves croissantes de l’impact de la pollution de l’air sur la santé visuelle, il existe des mesures que nous pouvons prendre pour réduire notre exposition et protéger nos yeux.

Voici quelques conseils simples :

  • Évitez les zones très polluées : limitez votre temps à l’extérieur, en particulier pendant les périodes de forte pollution.

  • Portez des lunettes de soleil : elles peuvent aider à protéger vos yeux des particules fines présentes dans l’air, ainsi que des rayons ultraviolets du soleil.

  • Utilisez des purificateurs d’air : ils aident à éliminer les particules fines de l’air à l’intérieur de votre maison, ce qui peut réduire votre exposition à la pollution.

  • Maintenez une bonne hygiène oculaire : pour éviter l’introduction de particules fines dans vos yeux, lavez-vous les mains régulièrement et évitez de vous les frotter.

  • Consultez régulièrement un ophtalmologiste : des examens oculaires réguliers peuvent aider à prévenir les complications de la pollution de l’air.

Le service Recosanté, développé dans le cadre du 4e plan national santé environnement, permet aux utilisateurs de visualiser l’état de la qualité de l’air dans leur commune et sur l’ensemble du territoire français. Cet outil vise à faciliter l’accès aux données sur la qualité de l’environnement et à fournir des recommandations pour limiter les effets néfastes sur la santé. Vous pouvez ainsi prendre connaissance des actions à adopter pour prévenir les conséquences de la pollution atmosphérique sur votre bien-être.

Source ecologie.gouv.fr

Conclusion

La pollution de l’air est un problème de santé majeur qui peut avoir des conséquences néfastes sur notre santé visuelle. Il est important de prendre des mesures pour réduire son exposition et de consulter régulièrement un ophtalmologiste. En adoptant une approche proactive, nous pouvons protéger nos yeux et prévenir le développement de maladies oculaires liées à la pollution atmosphérique.